Un livre français relié avec de la peau de femme trouvé à Harvard

Des tests ont révélé qu'un livre français conservé à l'université américaine d'Harvard était relié avec de la peau humaine.

Conservé à la bibliothèque Houghton de l'université d'Harvard, l'ouvrage Des Destinées de l'âme d'Arsène Houssay, datant du XIXe siècle, a une reliure en peau humaine. C'est ce que révèle l'université américaine d'Harvard sur le blog de sa bibliothèque.

Les restaurateurs et les scientifiques de l'université ont testé la reliure en utilisant différentes méthodes. Selon le conservateur des livres rares, Alan Puglia, ils sont sûrs à 99 % que la reliure est d'origine humaine.

Au milieu des années 1880, l'auteur Houssaye présente son livre à son ami le docteur Ludovic Bouland. Son ouvrage est une réflexion sur l'âme et sur la vie après la mort. Le docteur est un émiment médecin et un amoureux des livres. Joignant ses deux passions, il décide de relier le livre de son ami avec la peau d'un corps non réclamé d'une femme atteinte de malade mentale.

Le livre contient une note très spécifique signée du nom du médecin, précisant l'origine de la reliure.

"Ce livre est relié en peau humaine parcheminée, c'est pour lui laisser tout son cachet qu'à dessein on n'y a point appliqué d'ornement. En le regardant attentivement on distingue facilement les pores de la peau. Un livre sur l'Ame humaine méritait bien qu'on lui donnait un vêtement humain: aussi lui avais-je réservé depuis longtemps ce morceau de peau humaine pris sur le dos d'une femme. Il est curieux de voir les aspects différents que prend cette peau selon le mode de préparation au quel elle est soumise. La comparer par exemple avec le petit volume que j'ai dans ma bibliothèque, Sever. Pinaeus de Virginitatis Notis qui lui aussi est relié en peau humaine mais tanné au sumac."

Le livre de Houghton est le seul livre connu d'Harvard à être relié avec de la peau humaine. Des tests avaient été réalisés sur deux autres livres des bibliothèques de l'université américaine mais les résultats ont montré qu'ils étaient reliés avec la peau de mouton.

Le blog de la bibliothèque Houghton d'Harvard souligne que la bibliopégie anthropodermique "n'était pas le passe-temps horrible d'un seul individu ; il y a beaucoup de récits d'événements similaires au XIXe siècle, où les corps des suppliciés étaient donnés à la science, et les peaux aux tanneurs et aux relieurs."

(Crédits photos : Houghton Library Blog - Harvard University)

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