Lundi 13 octobre, au cours d'un comité social et économique (CSE) extraordinaire, les salariés de la papeterie de Condat ont été officiellement informés de la mise en vente du site industriel de Lardin-Saint-Lazare en Dordogne, selon Ouest France. L'annonce a été faite par Dominique Bernard, nommé quelques jours plus tôt président de l'usine. La papeterie, qui emploie encore 202 personnes, est ainsi placé sous mandat de cession par sa maison-mère, le groupe espagnol Lecta.
De son côté, la mairie du Lardin a mandaté deux cabinets de conseil, afin d'explorer d'autres pistes de reprise, indique Ici Périgord (ex-France Bleu).
Cette mise en vente, réclamée de longue date par les représentants syndicaux et les élus locaux, intervient dans un contexte de profonde incertitude pour l'avenir du site.
Les choix industriels de Lecta vivement critiqués
Les syndicats fustigent la stratégie industrielle imposée par Lecta depuis l'arrêt, en 2023, de la production du papier couché Condat Périgord, remplacé par de la glassine. Cette décision avait entraîné la suppression de près de 180 postes. Dans un communiqué publié en septembre, la Filpac CGT dénonçait un virage stratégique mal évalué : "Lecta a imposé sa stratégie : miser sur le papier glassine, abandonnant le papier couché qui faisait la force du site. Mauvais pari : la glassine ne se vend pas au prix espéré. Pendant ce temps, la demande de papier couché, indispensable à l'imprimerie, explose."
Le syndicat reproche également aux pouvoirs publics d'avoir validé cette transformation sans prendre en compte la spécificité du site de Condat, dernier fabricant de papier couché double face en France.
Sous le spectre d'une fermeture début 2026
Le nouveau président du site, Dominique Bernard, qui se présente comme un manager de transition ou chief restructuring officer (CRO), est missionné pour organiser la vente dans un délai particulièrement contraint. Il dispose de deux mois pour identifier un repreneur, avec une échéance fixée au 31 décembre 2025.
Selon Ici Périgord, cinq à dix repreneurs potentiels auraient déjà manifesté un intérêt. Mais plusieurs élus du personnel, présents lors du CSE, rapportent que Dominique Bernard a évoqué l'éventualité d'une liquidation du site en début d'année 2026 si aucun projet de reprise n'aboutit. Le maintien des salaires serait assuré jusqu'à la fin de l'année, mais aucune garantie n'a été donnée au-delà de cette date.