"Nous ne sommes pas ennemis" répond la direction de Sego (95)

Face à l'occupation de l'imprimerie Sego par les salariés licenciés lors de sa liquidation judiciaire, la direction ne comprend pas.

Un bras de fer s'est installé entre des ex-salariés de l'imprimerie Sego et l'ancienne direction qui a repris l'entreprise en 2016. Depuis plus de trois semaines, une quarantaine de personnes occupent l'usine d'impression située à Taverny. La direction souligne qu'elle n'est pas contre les salariés bien au contraire.

"Salariés et direction ne sont pas ennemis... Nous avons travaillé avec eux pendant deux ans. Nous sommes nous aussi victimes comme eux des agissements de personnes malveillantes (lire Sego liquidée, la faute de l'assureur et du Groupe Le Monde), nous répond Marc Leroy, directeur général de Sego-IDF. Je comprends parfaitement leurs désarrois de ne plus avoir de travail, mais je n'arrive pas à comprendre la position de certains salariés qui veulent ce type de conflit."

Il poursuit : "Personne n'est content de la suite donnée à l'entreprise ! Les salariés perdent leurs emplois, les actionnaires perdent leur investissement et - il ne faut pas oublier - il y a aussi les fournisseurs qui nous ont fait confiance et à qui nous devons de l'argent."

130 000 euros mis dans la formation

Face aux revendications de ses anciens employés, il souhaite souligner : "Pour le congé de formation professionnelle (CFP), nous avons mis 130 000 euros en plus des budgets prévus par l'État. Nous n'y étions pas légalement obligés. Et c'est un budget 'mutualisé' : si une personne retrouve du travail (par exemple un cariste), ses 2 000 euros serviront aux autres personnes qui ont besoin de se former à un autre métier."

Concernant les machines, il existe bien un gage dessus (sur une valeur financière et non par machine).
Il s'explique : "Nous avons gagé les machines, car les banques voulaient des garanties financières pour prêter de l'argent à Sego que nous avons repris en redressement judiciaire. Les gages sont la caution demandée et devront rembourser les créanciers."

Quant à la possibilité de monter une scop, il n'y croit pas une seconde : "L'idée de la scop n'est pas réaliste : les charges fixes ne peuvent pas être compensées par seulement trois rotatives en production (les deux autres ont été abîmées dans l'incendie, ndlr)."

L'ancienne direction se dit cependant ouverte au dialogue. "Nous voulons continuer les négociations pour arriver à un arrangement. Mais nous ne pouvons pas aller à la hauteur de leur attente, c'est impossible."

Les suites judiciaires des causes de la liquidation

En attendant, une expertise judiciaire a débuté à la demande du tribunal de Commerce de Pontoise pour se prononcer sur le rôle de l'assureur.

Et les enquêteurs continuent à chercher le ou les responsables de l'incendie volontaire.

"Dès que la police aura des noms, cela rappellera qu'il y a un véritable coupable qui n'est pas la direction", estime le directeur.

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