L'Imprimerie de Champagne (52) en redressement : une étape "mouvementée" mais pas "infranchissable"

Des mesures ont déjà été prises et commencent à porter leurs fruits.

Mathieu Macheret, le nouveau directeur général de L'Imprimerie de Champagne, a choisi de remettre les choses à plat afin de repartir sur de nouvelles bases. Le 1er avril 2019, l'Imprimerie de Champagne a été placée en redressement judiciaire. Située à Langres dans les Haute-Marne, l'imprimerie offset feuille du groupe Graphycom emploie 76 personnes et a réalisé, en 2018, 8,9 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"Face à des problématiques de trésorerie de plus en plus fortes, et afin de lui permettre de se redéployer, de maintenir son plan de restructuration, l'entreprise a donc décidé de se placer sous la protection du tribunal de Commerce." 

En 2015, l'imprimerie s'est tournée vers le marché du beau livre relié pour contrer la baisse de la presse magazine professionnelle. Elle en est devenue un acteur important de ce marché. Mais ce changement stratégique a nécessité un investissement important et une réorganisation "plus complexe que prévu générant une augmentation de besoin de trésorerie importante" indique la direction. Le plan de restructuration de 2017 n'a pas suffi à assainir les comptes.

Les premiers effets bénéfiques déjà observés

Ces derniers mois, différentes mesures ont déjà été prises et ont commencé à porter leurs fruits, l'imprimerie affichant notamment une hausse d'excédent brut d'exploitation (EBE) 10 % sur les quatre derniers mois.

"Je maintiens la stratégie sur le marché du beau livre relié et compte, dans un premier temps, sur un vaste plan de restructuration générale (process, réorganisation, mise en place d'un pôle de management...) entrepris depuis mon arrivée pour stabiliser les résultats, nous explique Mathieu Macheret. Par exemple, nous sommes en train de normaliser nos papiers, limiter au maximum les gâches papiers et arrêter d'avoir recours à l'intérim. Et aucun licenciement n'est prévu."

"Un monde sans livre ni papier" n'est pas possible

L'imprimeur est confiant sur l'avenir de l'entreprise. Il souligne d'ailleurs qu'elle est l'une des dernières imprimeries à être dotée d'un parc de reliure avec couverturières Intégra et cartonnées ainsi que de presses offset grand format 100x  140 cm, deux KBA Rapida 142 (une 8 couleurs et une 5 couleurs plus vernis).

"Je ne crois pas à un monde sans livre ni papier bien au contraire. Ce métier est un savoir-faire exceptionnel, c'est la transmission de la culture à chaque tour de machine ! C'est un métier passionnant avec des personnes passionnantes au quotidien. Nous donnerons toute l'énergie disponible pour permettre à tous nos employés de passer cette étape, certes mouvementée, mais loin d'être infranchissable."

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