Laurent Caillat et les 80 ans de l'imprimerie Deux-Ponts

(Crédit photo : Cedrine Tresca)

Située dans l'Isère à Bresson, la Manufacture d'Histoires Deux-Ponts fête ses 80 ans. L'occasion pour son président Laurent Caillat de revenir sur ces années.

La Manufacture d'Histoires Deux-Ponts compte 160 salariés pour un chiffre d'affaires consolidé de 21 millions d'euros.

GraphiLine : Pouvez-vous nous présenter la Manufacture en quelques mots ?
Laurent Caillat : C'est une société familiale fondée par mon grand-père, André Caillat, en 1935 à Grenoble.

Mon frère, Renaud Caillat, et moi-même, Laurent Caillat, avons succédé à notre père et grand-père en 1988. J'avais 23 ans.

En 1988, nous étions une entreprise locale plutôt accès sur la clientèle industrielle. Nous faisions un million d'euros de chiffre d'affaires et nous étions une équipe de 20 personnes, dont sept de notre famille.

Aujourd'hui, notre positionnement est plus manufacture, arts graphiques, que imprimerie au sens restrictif du terme. "Manufacture d'histoire" veut dire que nous aidons nos clients à raconter une histoire.

Beaucoup choses ont évolué dans le métier d'imprimeur depuis 1935. Quels sont pour vous les plus remarquables ?
Le passage de la typo à l'offset a été un changement important, mais l'arrivée de l'informatique a été un bouleversement.

André Caillat, fondateur de l'imprimerie Deux-Ponts, posant devant ses machines en 1935.

Un autre changement est la rapidité actuelle des choses. Mon grand-père m'a toujours dit que de son temps les choses allaient beaucoup moins vite.

Et puis, la société a aussi évolué : avant, l'entreprise et la vie à l'extérieur étaient deux mondes à part. Et la crise de 2008 a eu comme effet bénéfique de recréer une cohésion de groupe.

Quel est l'avenir de l'imprimerie d'après vous ? Comment voyez-vous l'imprimerie dans 80 ans ?
C'est un métier dans sa globalité en décroissance. Nous pensons que la consommation de papier va décroître, mais augmentée en valeur ajoutée. L'avenir est sur la valeur ajoutée et sur la créativité.

L'atelier en 2015 ne ressemble plus à l'imprimerie de 1935.

L'avenir du papier passe donc par le luxe ?
Pas forcément. Mais les gens qui utiliseront le papier auront obligatoirement une réflexion émotionnelle.

Et le papier en soi va devenir un média de luxe. Les gens feront moins d'édition, mais ils le feront mieux, mais tout le monde : un petit restaurant ou une PME feront de jolies cartes de visite ou de jolies plaquettes. Ils en feront moins, en donneront moins, mais quand ils les donneront, cela aura de la valeur.

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