Recyclage : Reborn lance la première ligne de désencrage de films plastiques en France

© Reborn/Nicolas Catard - Uptown

Le groupe Reborn s'est attaqué au recyclage des films polyéthylènes (PE), un marché "sous-estimé" qui représente 30 % du marché du plastique.

C'est une première en France : les films plastiques imprimés peuvent désormais être désencrés afin d'être recyclés en films transparents. Après plus de cinq ans de recherche et développement avec des scientifiques européens, le groupe français Reborn (ex-Excelrise), spécialisé dans l'emballage plastique flexible recyclé, a mis en production la première ligne de désencrage de films plastiques en France installée sur son site d'Ogeu-les-Bains dans les Pyrénées-Atlantiques.

Trois millions d'euros ont été investis dans cet équipement industriel, nommé B.Clear. Avec B.Clear, Reborn, qui compte parmi ses clients les marques Coca-Cola, Lactalis, Unilever ou encore Bonduelle, peut recycler 4 000 tonnes de films en polyéthylène (PE) imprimés par an sur un marché estimé en Europe à 100 000 tonnes. B.Clear est la troisième installation de ce type en Europe et la première qui concerne les films imprimés de grande consommation.

Avec B.Clear, les plastiques en PE désormais upcyclés

Jusqu'à présent, les encres d'impression des plastiques représentaient l'un des principaux problèmes à la fabrication de matières secondaires transparentes, ces encres empêchant lors du recyclage leur transformation en de nouveaux produits identiques (upcycling). Les films plastiques imprimés, par exemple les plastiques qui entourent les packs d'eau, étaient recyclés en des matériaux de moindre qualité (downcycling) comme des sacs de caisse ou des sacs poubelle à cause de leur opacité due aux encres.

"Le groupe Reborn ne recyclait pas les films plastiques imprimés, car nos clients, majoritairement issus de l'agroalimentaire et de l'hygiène, souhaitaient avant tout des produits transparents. Le gisement de films imprimés étant très important, nous y avons vu une opportunité" explique Arthur Lepage, président du groupe qui affiche un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros et emploie 350 salariés.

Un marché important pour le recyclage européen

"On parle beaucoup de bouteilles plastiques en PET et des besoins de recyclage, mais on sous-estime beaucoup le gisement, quasi identique, de films polyéthylènes (PE) qui représente 30 % du marché du plastique", ajoute-t-il. "C'est là que Reborn entre en jeu : nous souhaitons donner l'impulsion sur un segment énorme du marché qui n'attend qu'à être upcyclé."

Et B.Clear arrive au bon moment. Une révision du Pacte vert de la Commission européenne (le Green Deal) pourrait obliger les industriels à incorporer au moins 30% de matière recyclée dans leurs emballages plastiques et à recycler 55% des emballages en plastique d'ici à 2030.

De plus, en 2021, le prix des matières premières a augmenté de 185 %. "Pour la première fois, les matières secondaires sont moins coûteuses et apparaissent comme étant une solution économique répondant en même temps aux enjeux environnement et sociétaux", souligne Reborn.

L'installation d'une deuxième ligne est déjà prévue courant 2022 sur l'un des autres sites Reborn en France.

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